Aller au contenu principal

Du Faubourg à la Cité #4 Les premiers pas d’une restauration

Cécile Thazard restauration boutique cayla - photo E.Dezaly

Rencontre avec Cécile Thazard, restauratrice d'objets, de sculptures et de mobilier en matériaux synthétiques et en bois. 

Cécile Thazard intervient pour le Pôle musées sur la boutique Cayla, achetée par la Ville en 2000, démontée, transportée depuis Paris jusqu’à Tulle et remontée au Pôle Accordéon. Cette boutique n’a jusqu’alors pas fait l’objet d’opérations de restauration. Son déplacement vers la Cité en vue de son exposition au public est l’occasion de mener une restauration de grande ampleur. La restauratrice nous en dit plus sur sa mission et sur le travail qu'elle a engagé.  

 

La restauration de la boutique Cayla n’est pas tout à fait une restauration ordinaire. A quoi devez-vous être vigilante et quels enjeux  régissent un tel chantier ? 

 

Cécile Thazard : Le cahier des charges établi par le musée à l’origine a subi de nombreuses modifications. Il a fallu s’adapter aux volumes et à la fragilité de cet élément : une vitrine qui fait plus de 7 m de long sur 3,5 m de haut, avec de nombreuses interrogations sur sa construction et son assemblage. Elle a été remontée dans les réserves du Pôle Accordéons un peu rapidement ce qui fait que nous n’avons pas d’autres informations que ce qui est aujourd’hui visible par observation. 

 

L’enjeu est aussi de coordonner des équipes pluridisciplinaires. Il y a la partie dont je m’occupe, la conservation restauration, mais aussi toute la partie transport, la partie logistique, l'emballage. La réflexion a surtout porté autour du fait qu’il fallait limiter au maximum les déplacements des parties vitrées qui comportent des polychromies d’origine afin d’éviter toute casse. L’autre enjeu est de coordonner les différentes spécialités de restauration. Une collègue spécialiste du verre et du métal viendra travailler avec moi sur la vitrine. 

 

 

Pour vous, où commence la restauration, et où s’arrête-t-elle ? De quel type d’intervention parle-t-on ?

 

C.T. : Comme dans tout projet de restauration conservation, le degré d’intervention est discuté avec les responsables des œuvres. Nous allons faire en sorte de conserver la matière d’origine des œuvres – c’est la chose principale à faire – tout en venant apporter des améliorations et stabiliser les matériaux d’origine.  

 

Par exemple sur la vitrine, on a un encrassement de la peinture rouge assez important, on a des lacunes de peinture, beaucoup de soulèvements, des corrosions des pièces métalliques. L’enjeu est donc de réintégrer les lacunes, stabiliser les écailles, nettoyer la polychromie afin qu’elle retrouve un aspect plus homogène. On a aussi beaucoup de poussière. Il n’y a eu strictement aucune intervention sur cette vitrine et, avant ça, elle avait une vie de vitrine parisienne : on n’en prenait pas forcément beaucoup soin ! 

 

L’idée est de lui redonner un petit coup de jeune tout en conservant tous les matériaux d’origine. On lui apporte aussi un plus esthétique pour le public qui pourra alors l’apprécier à sa juste valeur.