Entretien avec Armelle Claude, paysagiste pour la Cité
Le chantier de la Cité de l’Accordéon et des Patrimoines suit son cours, et les espaces extérieurs ont particulièrement avancé ces derniers mois, si bien qu’il est désormais possible d’en lire les futurs aménagements.
Armelle Claude, la paysagiste du projet, s’est prêtée au jeu de l’interview pour nous faire découvrir son métier et le travail qu’elle a engagé pour la Cité.
Quel est le rôle d’une paysagiste et sur quoi intervenez-vous dans le cadre du chantier de la Cité de l’Accordéon et des Patrimoines ?
À la Cité, en tant que paysagiste, j’ai a conçu, et maintenant suis, la réalisation du chantier par l’entreprise d’espace vert, Jarrige Espaces Verts, et l’entreprise des espaces extérieurs, Colas BTP.
Je travaille toujours en collaboration avec l’architecte, les scénographes, les bureaux d’études puis l’ensemble des entreprises. Pour le compte de la Ville de Tulle j’interviens sur les espaces extérieurs et plus particulièrement sur les plantations.
Au moment du chantier, je m’assure que le déroulement des autres lots –construction bâtie, implantation des réseaux, interfaces avec l’éclairage extérieur, platelages, interventions en façade etc. – respecte le projet paysager.
Comment vous avez pensé les espaces extérieurs et quelle a été votre démarche ?
Après un diagnostic technique et sensible de l’existant, des ressources à explorer et des enjeux paysagers et environnementaux à considérer, mon travail liait plans, croquis, visites, et recherches. Il a permis de concevoir au mieux le futur projet extérieur et « vivant » de la Cité pour les futurs habitants (humain et végétal).
Petit à petit, et toujours en lien avec l’avancement du projet global et architectural, les espaces minéraux et végétaux se sont précisés jusqu’à l’élaboration du dossier de consultation des entreprises qui seront en charge de l’aménagement du projet paysager.
C’est la phase chantier qui va permettre de construire les espaces et de les planter.
Ce sont les visiteurs et autres utilisateurs de la Cité, puis la gestion par les jardiniers de la Ville, qui permettront de donner vie au lieu et aux espaces extérieurs.
Quelle place auront les espaces extérieurs dans la future Cité ?
La Cité aura un nouveau parvis de plein pied avec la rue et un jardin arrière en lien avec le nouvel auditorium. Ils sont pensés comme la continuité extérieure de la Cité.
Le parvis permettra aux futurs utilisateurs, visiteurs et personnel, d’accéder confortablement au musée. Ses arbres et ses gradins en bois permettront d’en faire un lieu où l’on peut rester assis. C’est le seuil entre le hall et la rue mais aussi la vitrine extérieure de la Cité.
Le jardin, au fond de la Cité, est un écrin de verdure en terrasses arborée.
Il s’étage d’abord dans l’espace grâce à ses terrasses en pierre et ses plantations plus ou moins hautes qui créent profondeur et cadre de vie protégé et naturel. Il est conçu comme l’extension de l’auditorium… pour y écouter de l’accordéon par exemple.
Le jardin « s’étagera » également dans le temps. En toute saison, le jardin sera soit fleuri (dans un camaïeu de bleu), soit ponctué par les arbres et arbustes (au feuillage persistant et caduc, aux bois et troncs colorés, etc.). La plantation de jeunes arbres permettra de renouveler du patrimoine arboré du parvis.
Quelle place aura la nature dans ces espaces ? Quelles espèces végétales avez-vous choisies ?
Ce seront les jardiniers de la Ville qui finalement « feront » ce jardin. En effet, la livraison de fin de travaux marque tout juste le début de la vie et de la maturité d’un jardin.
Les plantations prendront place doucement grâce aux soins de taille, paillage, etc. Elles sont associées entre elles pour former des communautés végétales (aux différentes strates herbacées, arbustives, arborées et grimpantes) un peu comme dans la nature.
Aussi, le choix de la palette végétale, des essences rustiques et de leur densité, le choix du substrat et du paillage et des accessoires de plantation a été réalisé en coordination avec le service espaces verts de Tulle afin de faciliter l’entretien, limiter l’arrosage et favoriser une dynamique végétale naturelle… jusque dans la « natularisation » des bulbes de la mini prairie.
Image d'illustration : extrait du plan des espaces extérieurs, Armelle Claude